Réponse au quiz de la newsletter n°2 🗞️
(28 novembre 2023)
Quel est l'impact carbone d'un serveur informatique ? 🌫️
2 300 kg CO2e, soit le même impact carbone qu'un trajet Paris - New York en avion 🛬.
(Voir le détail du calcul du FE en bas de l'article.)
Comment réduire l'impact carbone d'un serveur informatique ? 📉
On peut le réduire en allongeant sa durée de vie. Effectivement, l'impact carbone d'un serveur informatique est fixé en moyenne à 2 300 kg CO2e, comme nous l'avons vu plus haut. Il faut savoir que dans le cadre d'un Bilan Carbone annuel, nous comptabilisons l'impact carbone annuel du serveur, c'est à dire l'impact total divisé par le nombre d'années d'utilisation. En augmentant le nombre d'années d'utilisations, nous pouvons donc réduire l'empreinte carbone du serveur.
Pour reprendre l'exemple du quiz, on peut réduire l'empreinte carbone de son serveur informatique de 30% en allongeant sa durée de vie de 2 ans.
(Voir le détail du calcul du FE en bas de l'article.)
Comment réduire l'impact carbone du numérique ? 🔌
On ne le rappellera jamais assez, il faut savoir mesurer l'empreinte carbone du numérique avant de trouver des solutions et déployer un plan d'action pour la réduire. C'est pourquoi on vous partage quelques ordres de grandeur importants. 💡 Vous comprendrez rapidement pourquoi la question du quiz s'est posée sur les serveurs informatiques plutôt que sur la consommation de vidéos sur nos téléphones.
Une forte dépendance et consommation en énergie & minéraux 👉
- 10% de la consommation énergétique française
- 600 kg de matières premières requis pour fabriquer un ordinateur de 2 kg
- 20 millions de tonnes de déchets par an en France (soit 200kg/habitant)
On assiste à une augmentation croissante des émissions GES mondiales 👉
4% des émissions mondiales en 2022
Qu'est-ce qui émet le plus dans le secteur du numérique ? Les terminaux ? Les centres de données ? Les infrastructures réseaux ? 🤔
- 79 % des émissions proviennent des terminaux utilisateurs (écrans, ordinateurs, smartphones,),
- 16 % des centres de données (dues en grande majorité aux serveurs et leur consommation énergétique)
- 5 % des infrastructures réseaux.
Maintenant qu'on a des ordres de grandeur sur l'empreinte carbone du numérique, quelles actions pouvons-nous mettre en place ?
Quelques bonnes pratiques
Allonger la durée de vie des équipements
En allongeant la durée de vie de vos équipements, vous diluez l’impact dû à leur fabrication. Cela passe par une augmentation de la durée de garantie chez les constructeurs, des bonnes pratiques d’utilisation des appareils chez les utilisateurs, et par le réflexe de la maintenance et de la réparation des équipements.
👉 Allonger la durée de vie de 2 ans d’un serveur permet d’économiser 132 kgCO2e.
Il est également possible de confier ses appareils à des reconditionneurs pour leur donner une seconde vie. Ou bien acheter ses nouveaux appareils numériques reconditionnés.
👉 Utiliser un téléphone reconditionné permet d’économiser 24,6 kgCO2e / an par rapport à un neuf, ce qui correspond à 87% de son impact annuel.
👉 Utiliser un ordinateur portable reconditionné permet d’économiser 27,3 kgCO2e / an, soit 77% de son impact annuel.
Réduire le nombre d'objets connectés inutiles
Cela peut paraître évident, mais il est nécessaire de réfléchir à l'utilisation quotidienne d'objets connectés. On peut se poser la question de l'utilité de certains objets et s'en passer quand c'est possible (sobriété). On peut également mutualiser des appareils (box, serveurs...).
Systématiser l'éco-conception des outils numériques
Il est important de revenir à l'essence même des outils numériques : leur conception. Appliquer les principes de l’efficience, la frugalité et la simplicité dans l‘élaboration de nouveaux outils numériques permet de réduire à la fois l'impact carbone lié aux terminaux, mais aussi celui lié à la consommation énergétique.
Pour donner un exemple, on peut chercher à réduire l'empreinte carbone physique d'un ordinateur, sans compromettre la puissance de calcul en se tournant vers les VM (machines virtuelles). On peut également utiliser des méthodes pour optimiser davantage le code.
Réduire la part de consommation énergétique "inutile"
On considère qu'il y a 3/4 de la consommation énergétique des appareils numériques d’une entreprise qui est « inutile » c’est-à-dire utilisée pendant des périodes inactives de l’entreprise (jours fériés, week-ends, congés). Pour pallier cette perte d'énergie qui contribue à l'augmentation de l'empreinte carbone du numérique, certaines habitudes très simples peuvent être mises en place dans l'entreprise :
- Eteindre les écrans
- Mettre en veille systématique / automatique les appareils quand ils ne sont pas utilisés et les éteindre à la fin de la journée
🧠 Détails des Facteur d'émission pour calculer l'empreinte carbone d'un serveur numérique :
FE avion : Il y a beaucoup de FE correspondant à un trajet en avion. Ils sont définis par la distance du voyage, le nombre de passagers, et la prise en compte des « trainées de condensation » qui sont les « nuages » que l’ont voit apparaitre derrière les avions. Ces trainées peuvent aller jusqu’à doubler l’impact d’un avion donc on les prends toujours en compte.
👉 Pour le quiz, nous avons pris l'exemple d'un gros avion, parcourant minimum 3500 km pour simuler un trajet Paris-New-York.Vous pouvez retrouver le nom du FE, utilisé pour le quiz : « Avion, 101-220 passagers, > 3500 kms, avec trainées » sur la Base Empreinte de l'ADEME.
FE serveur : Sur la base de données Datavizta, on retrouve de nombreux serveurs répertoriés. Pour donner un ordre de grandeur moyen, nous avons décidé de sélectionner la moyenne de toutes ces données. On peut ensuite choisir la région d’utilisation du serveur, et sa durée de vie.
👉 Pour le quiz, nous avons pris l'exemple d'un serveur qui a une durée de vie de 5 ans, avec une utilisation en France pour se rapprocher le plus possible à la dernière étude ADEME-ARCEP.
Pour aller plus loin 💡 (Bibliographie) :
- Evaluation de l’impact environnemental du numérique en France et analyse prospective, 2ème volet de l’étude : ADEME-ARCEP – 19 janvier 2022 Evaluation de l'impact environnemental du numérique en France et analyse prospective - Note de synthèse réalisée par l'ADEME et l'Arcep (19 janvier 2022)
- « Empreinte environnementale du numérique mondial », Green IT- 2019 : Empreinte environnementale du numérique mondial | GreenIT
- Evaluation de l’impact environnemental d’un ensemble de produits reconditionnés- ADEME- Septembre 2022 Microsoft Word - ADEME_Impact_Environnemental_reconditionnement_rapport.docx (codde.fr)
- « Guide » de lecture et données clés du livre blanc : Green IT : guide-lecture-livre-blanc-consommation-energetique-2015.pdf (greentechjournal.fr)
- Base de données des facteurs d’émissions – ADEME Base Empreinte® (ademe.fr)
- Datavizta : Base de donnée Boavizta : Datavizta (boavizta.org)
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