Lorsqu'on aborde la crise climatique, notre première pensée se dirige souvent vers les moyens d'y échapper. Trouver des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, par exemple. Pourtant, l'un des plus grands défis des prochaines années est l'adaptation au changement climatique. Les canicules à répétition, les inondations de plus en plus fréquentes, et la sécheresse devenant la norme nécessitent une réflexion urgente. Bien que la réduction des émissions de gaz à effet de serre soit impérative, il est tout aussi urgent de s'adapter à ses conséquences.
L'adaptation au changement climatique : qu'est-ce que c'est ? 🤔
Il est important de préciser que ce n’est pas un concept idéologique, qui impliquerait une démarche politique à suivre. L’adaptation climatique est bien un concept scientifique, défini par des climatologues et mentionnés dans les rapports du GIEC. La capacité d’adaptation désigne « le degré d’ajustement d’un système à des changements climatiques afin d’atténuer les dommages potentiels, de tirer parti des opportunités ou de faire face aux conséquences. » En partant de ce constat, les scientifiques ont défini plusieurs approches possibles de l’adaptation :
- L’adaptation autonome ou spontanée : adaptation en réponse à un aléa climatique vécu ou à ses effets, sans aucune préméditation explicite ou consciente et axée sur la lutte contre le changement climatique.
- L’adaptation incrémentale : mesures d’adaptation ayant pour objectif principal le maintien de la nature et de l’intégrité d’un système ou d’un processus à une échelle donnée.
- L’adaptation transformationnelle : adaptation qui change les éléments fondamentaux d’un système en réponse au climat et à ses effets.
👉 C’est l’adaptation transformationnelle qui nous intéresse ici. Adaptée et appliquée au contexte des entreprises et des organisations, l'adaptation transformationnelle peut permettre de limiter les risques de dépendance aux énergies fossiles et aux métaux rares, anticipant ainsi les aléas climatiques qui pourraient dégrader leurs produits, services et activités.
L'adaptation : un sujet important dans le dernier rapport du GIEC.📑
Le deuxième volet du sixième rapport du GIEC, publié en février 2022 a mis l’accent sur les impacts du changement climatique et l’adaptation.
📣« En investissant dans l'adaptation maintenant, le monde évitera des investissements plus importants à l'avenir. De plus, l'adaptation peut générer de multiples avantages : assurer la productivité de la pêche, de l'agriculture et des entreprises, favoriser l'innovation, la santé et le bien-être, renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations, et reconstruire et renforcer la nature, tout en réduisant les risques et les dommages climatiques ».
On apprend ici que les efforts ne doivent pas seulement se concentrer sur l’atténuation au réchauffement climatique, en réduisant nos émissions GES par exemple mais doivent aussi se concentrer sur l’adaptation au réchauffement climatique.
Pourquoi l’atténuation ne suffit-elle pas ? ❌
Aujourd’hui, le GIEC estime que 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans un contexte de forte vulnérabilité au changement climatique. Un chiffre qui continuera de grimper si nous misons sur l’inaction. Les actions d’atténuation mises en place (aussi ambitieuses soient-elles) ne permettent pas d’éviter les aléas climatiques des prochaines années. Elles permettent de réduire leur fréquence, leur intensité, mais il faut se préparer à leur éventualité. Une chose est sûre, moins nous agissons pour atténuer le réchauffement climatique, plus nous serons vulnérables et subiront les multiples conséquences négatives du réchauffement : canicules, sécheresses, inondations, multiplication des maladies, des conflits, famines etc... (Vous savez, toutes les dernières cartes de la fresque du climat qui nous plonge dans des émotions pas très positives).
Les risques climatiques : de quoi parle-t-on ? 🎢
Avec le réchauffement climatique, nous allons devoir faire face à de plus en plus d’aléas, partout dans le monde. Certaines régions seront plus touchées que d’autres mais les aléas climatiques vont concerner tous les pays, tous les peuples, avec une fréquence et une intensité toujours plus importante à mesure que la température moyenne globale à la surface de la Terre augmente.
Les aléas graduels
D’un côté nous assisterons à des aléas graduels, c’est-à-dire un phénomène qui évolue dans le mauvais sens, qui se dégrade dans le temps. 📈 Quelques exemples :
- L’augmentation des températures moyennes saisonnières
- La perturbation des cycles de gel et de dégel
- L’augmentation ou la diminution (en fonction de la région) des pluies moyennes saisonnières
- L’érosion côtière
Les aléas extrêmes
De l’autre côté, nous assisterons à des aléas extrêmes dont la durée estimée est relativement courte mais qui risquent d’être de plus en plus extrêmes et fréquents si nous n’agissons pas. 🥵 Quelques exemples :
- Les inondations
- Les canicules
- Les incendies
- Les vents violents et tempêtes
- Les submersions
- Les glissements de terrain
Nous avons du mal à imaginer à quel point ces aléas climatiques vont bouleverser notre quotidien, parce que nous avons du mal à mesurer notre dépendance aux autres régions du monde.
Y a-t-il vraiment des risques pour les entreprises ?
La réponse est oui. ✅ Il y a des risques pour tous les acteurs, y compris les entreprises. Avec la mondialisation, le changement climatique a des impacts en cascade sur les activités économiques et les chaînes de valeur.
Des impacts potentiels en cascade
Cela peut partir d’un « simple épisode de sécheresse » suffisamment intense pour qu’il y ait une pénurie de matériaux. L’offre ne correspond pas à la demande, donc les coûts d’approvisionnement augmentent. La sécheresse impacte également la chaîne de transport, qui augmente ses prix. En répercussion, les assurances augmentent également leur prix, pour ne pas subir la crise. Pour répondre à la situation, les entreprises compensent la hausse des prix avec l’augmentation du temps de travail de ses employés, qui voient leur condition se dégrader etc..
Des risques visibles et connus sur la chaîne de valeur
Plus concrètement les conséquences des aléas climatiques sont visibles sur toute la chaîne de valeur : activités amont, activités internes, activité aval.
Et elles sont déjà visibles aujourd’hui. 🔽
En 2021 par exemple, les entreprises ont du faire face à une pénurie de semi-conducteurs par manque d'approvisionnement des emballages. C'est une conséquence directe des inondations qui ont eu lieu en Malaisie.
Quelles sont les solutions pour s'adapter au réchauffement climatique ?
Quelques pistes...
Plusieurs solutions sont possibles mais il est important de se consacrer au 3 points suivants :
- Agir sur la robustesse : en mettant des actions qui permettent aux flux/ processus critiques d’être moins exposés et/ou moins sensibles aux aléas climatiques.
- Agir sur la redondance : choisir des organisations permettant à des flux/processus d’être assumés par d’autres flux/ processus en cas d’aléas climatiques
- Agir sur la réduction de la dépendance : conception ou organisation permettant de réduire la dépendance à un flux/ processus.
Plus concrètement, les entreprises peuvent agir sur 4 ressources :
- Les ressources humaines en formant des collaborateurs aux risques climatiques par exemple
- Les ressources organisationnelles en créant un comité de gestion des risques
- Les ressources financières, en anticipant un budget alloué aux aléas climatiques
- Les ressources techniques, en mettant en place des protections sur les produits par exemple.
La méthode OCARA : réponse concrète pour accompagner les entreprises à s'adapter au changement climatique.
Carbone 4 a créé la méthode OCARA pour aider les entreprises à être résilientes face aux impacts climatiques déjà existants et ceux à venir. Cette méthode a été baptisée OCARA pour « Operational Climate Adaptation and Resilience Assessment ». Elle applique l’adaptation transformationnelle aux entreprises et aux organisations. Carbone 4 explique la démarche sur son site en trois étapes : (1) l’analyse de la résilience actuelle, (2) l’analyse de l’évolution futurs des scénarios d’impacts, (3) l’élaboration de plans d’adaptation et de résilience.
👉🎓Les consultant.es d’Impakt sont formé.es à cette méthode pour accompagner au mieux nos clients dans leur stratégie climat. Nous proposons une évaluation approfondie de la résilience de votre organisme, suivie d’un plan de mesure qui s’aligne sur les spécificités de votre secteur et de votre entreprise. Cette approche proactive permet de limiter les risques potentiels, tels que les pénuries, qui pourraient entraîner une baisse de revenus et mettre en péril la durabilité de votre entreprise.
En choisissant d’actionner un plan de résilience et d’adaptation au changement climatique, vous garantissez non seulement la durabilité environnementale mais également la durabilité économique de votre organisation.
Prêt.e à se lancer ? 🙌
Retrouvez toutes les sources qui nous ont permit d'écrire cet article ici 🔽
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Adaptation de la France au changement climatique | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)
- Adaptation aux changements climatiques | Nations Unies
- La Prospective au service de l'adaptation au changement climatique (ecologie.gouv.fr)
- Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability | Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability (ipcc.ch)
- Rapport du Groupe II du GIEC : Les points clés (carbone4.com)
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